Au fil des semaines, les modifications hormonales génèrent différents symptômes. Ils sont plus ou moins importants selon les cas. N'hésitez pas à en parler à votre médecin.
L'angoisse des premières semaines
Vous êtes follement heureuse et, en même temps, vous vous sentez vulnérable. Et vous vous posez toutes sortes de questions, surtout si c'est votre première grossesse : « vais-je savoir accoucher ? » et « mon bébé sera-t-il normal ? » ou encore « mon corps ne va-t-il pas se déformer ? »...
Non seulement ces angoisses sont normales, mais elles font partie du vécu psychique de la grossesse. Rassurez-vous, dès la fin du troisième mois généralement, tout s'atténue et vous serez par la suite beaucoup plus sereine.
La transpiration
Malheureusement, il n'y a pas grand chose à faire. La transpiration s'accroît fréquemment pendant la grossesse à cause de l'intensité de l'activité de la glande thyroïde. Dites-vous que transpirer aide à éliminer les déchets supplémentaires produits par votre organisme... et sachez prendre votre mal en patience. Si vous transpirez particulièrement la nuit, pensez à recouvrir votre oreiller d'une serviette éponge.
Les veines sur les seins, les mamelons qui foncent
La proéminence des veines est liée à l'afflux de sang dans les seins pendant la grossesse. On a remarqué que les femmes dont les veines ont tendance à gonfler dans les jours qui précèdent les règles sont plus exposées que les autres à ce petit désagrément.
Vos mamelons s'élargissent et foncent ? Il s'agit d'un changement lié aux bouleversements hormonaux, donc transitoire. Soyez tranquille : vos seins retrouveront leur aspect habituel après l'accouchement
Les nausées
Les nausées ne sont pas systématiques. Certaines femmes en ont d'importantes qui peuvent entraîner des vomissements quotidiens. D'autres sont simplement dégoûtées par les odeurs de cuisine mais ne sont pas malades. Heureusement, la fin du troisième mois de grossesse sonne en général l'amélioration voire la disparition des symptômes. La raison de ces malaises serait une intolérance de l'estomac (qui se contracte) aux quantités extraordinaires d'estrogènes fabriqués par le placenta. Mais cette théorie n'explique pas pourquoi les symptômes disparaissent en général à la fin du premier trimestre.
Pour atténuer les nausées, évitez de vous lever d'un bond dès que le réveil sonne. Au contraire, restez quelques minutes allongée, buvez un verre d'eau à petites gorgées et passez en douceur à la position assise, puis debout. Excellent pour lutter contre les nausées et pour "nourrir" correctement votre bébé: préférez le rythme de quatre repas par jour, bien équilibrés, pour fractionner intelligemment les apports alimentaires du matin au soir. Pendant que l'estomac travaille, il vous laisse en paix.
Les malaises
Vous avez des évanouissements, des sueurs froides ? Ces troubles sont dus à l'augmentation de la quantité de sang et à l'accélération des battements de votre coeur.
En cas de malaise, vous devez vous allonger et surélever vos jambes afin que le sang afflue vers la tête. Si vous vous sentez mal lorsque vous êtes allongée sur le dos, mettez-vous sur le côté gauche pour éviter que l'utérus ne comprime la veine cave inférieure (elle assure la circulation de retour du sang vers le coeur). En prévention et dans tous les cas, ne restez jamais à jeun et évitez les pièces surchauffées.
Les insomnies
Les derniers mois, votre sommeil est interrompu plusieurs fois pendant la nuit comme si votre corps anticipait ce que vous allez vivre. Ce changement de rythme vous entraîne à dormir "par petits morceaux" comme vous le ferez après la naissance de votre bébé.
Si vous vous réveillez et ne pouvez vous rendormir, levez-vous. Lisez, mangez un peu... N'oubliez pas qu'une bonne nuit, ça se prépare. Dînez léger pour bien digérer. Relaxez-vous avant d'aller au lit : plongez dans un bain tiède et buvez une tisane ou un verre de lait chaud, cela vous apaisera. N'absorbez aucun somnifère sans l'avis de votre médecin. Et n'hésitez pas à faire une sieste dans la journée si possible.
Le ventre qui démange
Les démangeaisons abdominales sont fréquentes chez les femmes enceintes. Il arrive même qu'elles s'accentuent au fil de la grossesse. Vous pouvez utiliser une crème antivergetures qui nourrira et assouplira votre peau. Ces démangeaisons résultent en effet de l'étirement auquel votre peau est soumise. Plus sèche et plus sensible, elle picote en permanence. Si elles ont tendance à s'étendre et que tout votre corps vous démange, en particulier la nuit, parlez-en à votre gynécologue. Il peut alors s'agir de difficultés hépatiques.
Les crampes
Les crampes sont fréquentes pendant la grossesse. Elles surviennent souvent la nuit. Cambrez le pied vers vous, ou bien levez-vous et prenez appui sur votre jambe, le pied nu à plat, sur du carrelage froid de préférence. Enfin, consommez du magnésium: chocolat noir, bananes, etc.
Les pertes blanches
Enceintes, la plupart des femmes ont des sécrétions vaginales abondantes. Sous l'effet des hormones de la grossesse, les glandes du col et du vagin produisent plus activement une substance visqueuse, claire, d'où le terme de pertes blanches. Ces écoulements sont parfaitement normaux.
En revanche, s'ils s'accompagnent de démangeaisons, de brûlures ou de mauvaises odeurs, méfiance, ce sont peut-être les signes d'une mycose, une affection due à un champignon. Et lorsqu'ils sont liquides, jaunâtres, le responsable est, en général, un parasite appelé Trichomonas. Mais parfois, le diagnostic n'est pas aussi évident, certains symptômes, comme la fièvre et les brûlures urinaires, pouvant être dus à d'autres germes plus ou moins agressifs. En d'autres termes, dès que les pertes vous paraissent suspectes, il est important d'en parler à votre gynécologue.
Il devrait alors vous conseiller une bactériologie vaginale: un prélèvement effectué en laboratoire. La prescription est simple et diffère d'ailleurs très peu de celle donnée pour ces infections en dehors de la grossesse. Quels que soient les germes en cause, on vous donne pendant trois à neuf jours un traitement local à base d'ovules. Votre compagnon sera également traité avec une crème ou un lait antimycosique, qu'il ressente des irritations ou non : il peut être porteur sain, et risque donc de vous contaminer à nouveau. Attention à bien respecter la durée du traitement car les mycoses récidivent et s'installent volontiers à demeure. Souvent, un prélèvement de contrôle, quelques jours après le traitement, permettra de vérifier la disparition du germe.
Toutes ces infections sont parfaitement bénignes, mais l'essentiel est de les soigner à temps et complètement. A défaut, vous risquez des complications, telles qu'un accouchement prématuré ou une infection néonatale.
Les jambes lourdes
Les hormones sont fabriquées en quantités extraordinairement élevées. Elles peuvent entraîner une forte dilatation des veines et entraver la circulation sanguine. D'où un inconfort, des sensations désagréables, voire des douleurs.
En cas de jambes lourdes, d'oedème au niveau des chevilles, voici les gestes qui soulagent :
- se reposer le plus souvent possible,
- surélever les pieds de votre lit,
- passer vos jambes sous l'eau froide (ou les laisser tremper dans une bassine d'eau),
- porter si nécessaire des bas de contention (en pharmacie, sur prescription médicale),
- supprimer les aliments épicés qui dilatent les veines,
- éviter la station debout prolongée.
Les vergetures
Tout dépend de la qualité de la peau. Certaines d'entre vous en auront beaucoup, d'autres, aucune ou pratiquement pas. Les vergetures témoignent de la « cassure » des fibres élastiques en certains endroits particulièrement exposés comme le ventre, bien sûr, mais aussi les seins, les hanches... La peau « craque » sous l'effet des hormones mais aussi sous celui de la distension opérée par le volume de l'utérus. Au début, elles sont rouges ou roses puis blanchissent au fil des mois et des années.
Vous pouvez tenter de limiter leur ampleur par une bonne musculature abdominale (mais cela se « fabrique » bien avant la grossesse), et en faisant attention à ne pas accuser les kilos (15 à 18 kilos au maximum). Si l'efficacité des crèmes anti-vergetures n'a pas vraiment été démontrée, l'huile d'amande douce est très hydratante et ne pourra vous faire que du bien !
Les lombalgies
Les maux de dos sont assez fréquents au cours des trois derniers mois de la grossesse. Il faut comprendre que la proéminence du ventre oblige, pour ne pas perdre l'équilibre, à écarter les jambes et à positionner les pieds de façon inhabituelle tandis que le bas du dos « se creuse ». Tout ceci malmène les vertèbres lombaires, voire dorsales, et se traduit par de nombreux « points dans le dos » ou même par d'authentiques sciatiques (le nerf sciatique est coincé par le pincement des vertèbres lombaires).
Surtout, n'hésitez pas à consulter un kinésithérapeute et, en attendant, n'oubliez pas les règles de prévention : pas de station debout prolongée, pas de gros efforts.
La constipation
De nombreuses femmes enceintes souffrent de constipation. Pourquoi ? D'abord, la croissance entrave les contractions intestinales. Ensuite, l'intestin est comme « anesthésié » par les hormones (estrogènes et progestérone) de la grossesse.
Il est impératif de stimuler le transit intestinal. En effet, la constipation favorise l'apparition des hémorroïdes. Et celles-ci peuvent entraîner des infections urinaires. Si, malgré un régime riche en fibres et une activité physique, rien n'y fait, demandez conseil à votre médecin qui vous prescrira un laxatif doux contre la paresse intestinale : granulés végétaux, huile de paraffine.
Les brûlures d'estomac
Ces acidités en fin de grossesse signifient que votre estomac ne se vide pas correctement. Elles partent de l'estomac, remontent le long de l'oesophage jusqu'au fond de la gorge et apparaissent surtout lorsque vous vous couchez sur le dos ou quand vous vous penchez en avant.
En prévention, dînez tôt de manière à ce que la digestion soit bien amorcée avant de vous coucher. Fractionnez vos repas (cinq par jour) et évitez les tomates, agrumes, vinaigrettes, trop acides. Votre médecin pourra aussi vous prescrire des poudres ou des pansements gastriques (à boire).
Les hémorroïdes
Comme toutes les veines, celles qui tapissent la paroi des premiers centimètres du rectum sont dilatées par les hormones que fabrique le placenta. Mais la pression exercée dans votre ventre par le volume de l'utérus explique aussi ce phénomène. Les hémorroïdes sont extrêmes fréquentes et se manifestent surtout pendant les derniers mois de la grossesse, au moment de l'accouchement et dans les jours qui suivent.
Pour les éviter ou les soigner, vous devez lutter contre la constipation et utiliser une crème anti-hémorroïdaire.
Le masque de grossesse
Il faut tout faire pour prévenir ce qu'on appelle le chloasma, ces taches « café au lait » sur le front et les joues. Surtout, protégez-vous du soleil en adoptant, pendant les mois d'été, casquette à large visière, lunettes noires bien recouvrantes, parasol et écran total. Une fois le masque de grossesse présent, n'aggravez pas les choses et prenez votre mal en patience jusqu'à l'accouchement.
Les maux de tête
Très fréquents en début de grossesse, ils sont souvent liés à une variation de la pression artérielle, qui résulte des modifications de la circulation sanguine. Un phénomène parfaitement normal qui ne doit pas vous inquiéter. A tout cela s'ajoute souvent la fatigue qui, en accentuant la contraction des muscles de la région cervicale, favorise des douleurs plus ou moins lancinantes.
Le paracétamol - surtout pas d'aspirine - devrait vous soulager. Mieux vaut toutefois ne pas en abuser et demander l'avis de votre médecin. Même chose évidemment si les douleurs persistent. Dans ce cas, il recherchera une éventuelle poussée d'hypertension artérielle ou encore une inflammation des fosses nasales (rhinite). Si aucune cause n'est trouvée, des méthodes manuelles (massages) peuvent donner de bons résultats.
L'hypersalivation
Parfois, cette salivation excessive accompagne les nausées au cours du premier trimestre. Mais, la plupart du temps, elle commence trois semaines après le retard de règles et dure jusqu'à la fin de la grossesse. La femme enceinte salive constamment, ce qui l'oblige à déglutir sans arrêt et parfois même à cracher. Plutôt désagréable! D'autant que ce phénomène s'accompagne d'un mauvais goût dans la bouche.
Sachez que les aliments contenant de l'amidon accentuent la salivation. Dans un premier temps, essayez d'éliminer, ou tout au moins de réduire, ceux qui en sont riches: pomme de terre, riz, maïs, blé... L'homéopathie est aussi assez efficace contre l'hypersalivation. Enfin, des bains de bouche ou des pastilles à la menthe en atténuent les désagréments.
Sujet: Les différents changements chez la femme enceinte 
Dim 8 Juil - 15:11
